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Raja Ampat (Papouasie)

6 au 14 mars 2014
Après cette étape en Malaisie, nous décidons de passer les sept dernières semaines de notre séjour en Asie à découvrir trois archipels indonésiens où la douceur de vivre n'a d'égale que la beauté des fonds marins. De petite îles entourées de récifs et bordées de plages, des petits bungalows en bambou, de la baignade et du snorkeling, beaucoup de lecture, tel sera donc le menu de nos prochaines semaines.
Notre «guest house» à Raja Ampat

Depuis Yogyakarta nous volons donc vers Ambon, la capitale de la province des Molluques. Dans l'attente de l'extension de nos visas, le système informatique étant en panne pour une durée indéterminée (!), nous allons passer une dizaine de jours à "Raja Ampat". Cet archipel se situe dans la province de Papouasie. Même si nous ne verrons qu'une toute petite partie de la Papouasie, il vaut la peine d'en parler un peu. 
D'abord un peu de géographie car c'est facile de s'y perdre dans la nomenclature de ce coin de notre belle planète ... La Papouasie indonésienne couvre la moitié ouest de la seconde plus grande île au monde, la Nouvelle-Guinée. La moitié est de l'île, est un pays distinct qui s'appelle Papouasie-Nouvelle Guinée, vous nous suivez ? C'est bien sûr la colonisation qui a installé cette frontière peu naturelle, hollandais, britanniques, allemands et japonais ayant occupé chacun une partie du pays entre le 17e et 20e siècle. Les papous sont donc un peuple à part en Indonésie; d'origine mélanésienne, ils sont ethniquement différents des autres indonésiens. Ils réclament leur indépendance mais le gouvernement indonésien résiste et travaille activement à les intégrer (ou plutôt les noyer) en encourageant une immigration massive des indonésiens vers la Papouasie, ces derniers souvent plus éduqués prenant le contrôle du commerce, des affaires et de la politique.... Du déjà vu...

Notre bungalow sur l'île de Mansouar

Nous voici donc en Papouasie indonésienne, là où dans les villages, au milieu du 20ème siècle, on chassait encore pour sa subsistance avec des arcs et des flèches. Le mode de vie est encore bien souvent tribal et on y recense plus de 280 langages ! Nous ne sommes pas allés dans la Papouasie "profonde", le temps nous manquait et c'est le genre de destination qui relève d'avantage de l'expédition minutieusement planifiée que du tourisme classique. Notre intérêt étant plutôt orienté du côté sous-marin, nous avons volé depuis Ambon jusqu'à Sorong puis de là, nous avons pris un bateau qui nous a conduits au cœur de l'archipel de Raja Ampat, un paradis pour la plongée bouteille (scuba). À l'image des Maldives et des Seychelles, les "resort" y sont huppés et très dispendieux. Les papous commencent toutefois à construire de petits et modestes "guest house" qui visent davantage les voyageurs de type "routard".Nous dénichons donc une petite "guest house" ma foi fort bien située sur l'Île de Mansouar. Belle plage, superbe récif pour le snorkeling à proximité, notre bungalow est construit carrément sur l'eau, paradisiaque, sauf que... On se retrouve tous les deux sans énergie, mis K.O. Par une bronchite tenace que l'on traîne depuis la Malaisie. Antibiotiques et 6 jours de farniente dans notre paradis tropical nous remettront sur pied, juste à temps pour explorer le magnifiques récif juste en face de chez nous qui regorge de tortues et de gros poissons impressionnants mais inoffensifs.

Immense raie manta se nourrissant de plancton

Mais le clou du séjour fut sans aucun doute une sortie de snorkeling en bateau pour aller observer les fameuses raies mantas. Immenses avec au moins 2 mètres d'envergure, elles passaient tellement proche de nous qu'on pouvait leur toucher à chaque passage, du jamais vu pour nous ! Nous avions déjà eu l'occasion à quelques reprises de nager avec des raies mantas en Polynésie et en Indonésie mais d'aussi près, jamais ! Leur large bouche toute grande ouverte, elles fonçaient littéralement sur nous et, au dernier moment, d'un léger coup d'aile, elles nous contournaient gracieusement. Quel spectacle ! Un vrai coup de coeur ! Malheureusement, nos deux caméras se sont embuées dès le début de la plongée et nos photos ne rendent pas justice à ces magnifiques animaux.

Il construit une nouvelle hutte
Quant aux papous eux-mêmes, on ne peut pas en parler beaucoup. Ils semblent d'une nature très discrète, on pourrait même les croire indifférents à notre présence mais on ne croit pas que cela soit le cas. La barrière des langues n'aidant pas, seuls des sourires nous ont permis d'échanger un peu avec eux.

Des heures de plaisir pour ces enfants papous
Les enfants toutefois sont Les enfants toutefois sont comme tous les enfants du monde, ils adorent jouer dans l'eau. Nous les avons observés pendant quelques jours à s'amuser à faire glisser sur l'eau, tel un petit bateau, un gros emballage en styromousse, comme nous le faisions avec nos petites voitures !

Les Îles Togean (Sulawesi)

27 mars au 18 avril 2014

Les Togean, une autre destination réputée pour la plongée en Indonésie. Ici aussi, il faut du temps et de la patience pour y aller. Les voyageurs qui n'ont qu'un visa d'un mois en Indonésie n'ont pas suffisamment de temps pour s'y rendre car il faut 2 à 3 jours à l'aller (si vous êtes chanceux avec les horaires de bateau) et autant pour le retour. Cela fait donc des Togean une destination non envahie par le tourisme malgré les beautés des îles. On y rencontre plutôt des voyageurs au long cours qui y séjournent en général plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Pour notre part, nous y serons trois semaines.

Les traversiers des Togean
L'archipel est constitué de six îles principales, chacune offrant aux voyageurs une ou deux «guest house». Le logement est simple mais en général confortable : petite cabane en bambou ou en bois sur le bord de la plage et le prix inclut trois repas par jour car ici, point de restaurant aux alentours, pas de wi-fi, pas de réception cellulaire, juste la mer et la jungle. Des «ferry» qui semblent dater d'un autre siècle et de petites barques de pêcheurs qu'on peut noliser assurent le transport des passagers et de la marchandise entre les îles.

Partout l'accueil des locaux est chaleureux et une belle «chimie» s'opère entre les voyageurs qui partagent les repas et les sorties de snorkeling. Le menu varie peu d'un endroit à l'autre sauf pour le matin, œufs, crêpes ou petits gâteaux. Par contre, sauf exception, midi et soir, le poisson est au menu. Bien apprêté en général et accompagné de légumes et de riz, on s'en accommode bien. Exceptionnellement, du poulet ou des pâtes seront les bienvenus pour varier le menu. Chaque île et «guest house» sont différents et ont leur charme particulier.

Les maisons sur pilotis et le long pont de bois (800m) du village de pêcheurs de Pulau Papan
À Malenge, chez Lestari, le snorkeling est bien mais l'intérêt réside dans la petite île qui lui fait face, Pulau Papan qui en fait est plutôt un regroupement de maisons sur pilotis des pêcheurs «bajau» protégés par un îlot rocailleux. Les «Bajau» étaient des nomades de la mer reconnus pour plonger à des profondeurs importantes pour pêcher poissons et mollusques. Pendant des centaines, peut-être des milliers d'années, les Bajau ont pêché et voyagé sur la mer en famille, vivant sur leur barque et ne débarquant à terre que pour faire sécher leur poisson et enterrer leurs morts. Aujourd'hui sédentarisés par le gouvernement, on les retrouve habitant ces maisons sur pilotis mais toujours dédiés à la pêche et conservant leur tradition nomade. Ainsi, les nouveaux mariés sont embarqués sur un bateau et poussés vers la mer pour se faire une place dans le monde et les pères bajau plongent avec leurs nouveaux nés à l'âge de 3 jours pour les présenter au monde marin. Fait cocasse, un pont de bois de plus de 800 m avait été construit par une ONG pour relier Pulau Papan à Malenge pour permettre aux enfants d'aller à l'école à pied. Aujourd'hui, le pont est brisé à quelques endroits et, probablement par manque d'argent, il n'a pas été réparé. On voit ainsi des gens marcher sur le pont et se jeter à l'eau, nageant entre les sections brisées. Quant aux écoliers, un bateau les attend là où c'est brisé et les transporte jusqu'à la prochaine section en bon état...

Au Lac des méduses, des milliers de méduses inoffensives
Prochaine étape, Katupat au «guest house» Fadilah tenu par une famille super sympathique. Nous avions rencontré le proprio sur le bateau qui nous avait traversés depuis Ampana et juste à voir comment il s'amusait à jouer aux cartes avec ses copains assis par terre avec les enfants tournant autour, cela en disait long sur la joie de vivre de cette famille! À table, même convivialité entre les touristes : allemands, finlandais, britanniques, australiens, canadiens fraternisent, échangent des informations et préparent la prochaine sortie de snorkeling. À ce chapitre, ici aussi nous avons pu explorer de beaux récifs colorés et découvrir de nouveaux poissons! Le plus exceptionnel demeure toutefois le «Lac aux méduses». Il s'agit d'un lac d'eau saumâtre séparé de l'océan juste par une bande de roc, un lac donc qui abrite une quantité phénoménale de méduses! Et encore plus exceptionnel, ces méduses ne sont pas pourvues de ces fameux filaments qui vous brûlent la peau de sorte qu'on peut, tout à notre aise, nager au milieu de ces centaines, voire milliers de méduses! Du jamais vu! Comme elles n'ont pas de prédateur dans ce lac où elles se sont réfugiées, elles se reproduisent à qui mieux mieux!

Notre bungalow sur Kadidiri
Sur Kadidiri, exceptionnellement trois «guest house» se succèdent sur la plage. Nous profiterons bien de Black Marlin, cette plus luxueuse «guest house» avec murs de béton, mobilier et literie plus modernes mais on s'apercevra finalement que la chaleur qui réchauffe les murs de brique durant le jour peuvent rendre les nuits suffocantes sous le filet anti-moustique! Ah, le moderne, ce n'est pas toujours ce qu'il y a de mieux! Depuis que nous étions en Indonésie, nous n'avions vu qu'une mer calme mais voilà que pendant 3 jours, le vent souffle, la mer se gonfle et tous les transports inter-îles sont suspendus. On nous avait prévenus... il faut se garder de la marge de manœuvre dans nos déplacements, les bateaux peuvent être annulés pendant plusieurs jours. Ceux qui devaient absolument partir ont dû payer le fort prix pour noliser des bateaux pourvus de gros moteurs et on imagine bien que la traversée n'a pas dû être de tout repos!

Enfin, dernière étape de notre séjour aux Togean, le «guest house» Poya Lisa sur l'île de Batu Daka face au petit village de Bomba. Une petite île privée, une plage côté mer et une autre côté village. Une dizaine de huttes en bois confortables en bord de plage ou un peu plus haut sur l'étroite falaise et de là  admirer les couchers de soleil à l'ouest et le lever de lune à l'est tout en profitant de la brise marine rafraichissante; ce fut dans ces dernières que nous élimes domicile pour notre dernière semaine aux Togean. Ici encore, accueil chaleureux et belle ambiance entre les voyageurs. L'endroit était réputé, à juste titre, et certains y passaient plusieurs jours et même plus d'un mois! Nous y avons fait de superbes sorties en snorkeling sur des récifs en pleine mer qu'on atteignait en 30 ou 45 minutes de bateau.

Lucie fête son anniversaire à Poya Lisa, aux îles Togean

C'est aussi à Poya Lisa que Lucie fêta son 59e anniversaire. Une très belle journée! Comme par hasard, plusieurs touristes quittaient cette journée-là de sorte que nous étions les seuls à être disponibles pour aller faire du snorkeling. C'est donc en amoureux, avec un lunch pour le midi, notre pêcheur et son petit bateau à balancier que nous sommes partis faire du snorkeling sur un atoll au large. On ne pouvait demander mieux... mais si! À notre retour, un pêcheur se présente avec cinq belles langoustes à vendre... pas besoin de vous dire qu'elles ont trouvé preneur et que le souper d'anniversaire fut mémorable d'autant plus que Poya Lisa avait préparé un joli gâteau d'anniversaire que tous ont pu savourer (ce qui est exceptionnel car un menu indonésien ne prévoit pas de dessert).

Lisa et Poya, les deux chattes du «guest house» vont accoucher bientôt
Enfin, autre particularité de Poya Lisa et tous les voyageurs rencontrés nous en avaient parlé, les deux chattes du «guest house» sont enceintes et la mise bas est imminente! Effectivement les deux chattes sont très grosses et tous espèrent bien pouvoir voir les petits chatons! L'une s'appelle Poya et l'autre Lisa et c'est Lisa qui semble la plus près «d'accoucher». C'est la seconde fois que Lisa est enceinte mais la première fois les bébés n'ont pas survécu car elle ne produisait pas de lait, on croise donc les doigts... Le comportement de Lisa est typique d'une chatte qui va mettre bas, elle se nettoie les tétines et elle suit tous les touristes jusque dans leur hutte semblant chercher le meilleur endroit pour recevoir ses chatons. Nous lui montrons sous la table dans notre hutte une couverture qui ferait un petit nid bien confortable pour elle et ses petits. Elle semble préférer notre lit y grimpant sitôt que nous avons le dos tourné mais Réal la remet sur la couverture lui faisant comprendre que le lit, c'est notre nid à nous et que  son nid à elle c'est la couverture...

Voilà que deux jours plus tard, Lisa nous suit à notre bungalow à notre retour de snorkeling; elle retourne sentir la couverture, tourne en rond et s'y installe finalement. Nous nous préparons pour la douche, nous ne voulons pas qu'elle grimpe sur notre lit en notre absence d'autant plus que nous remarquons qu'elle semble avoir des pertes... la mise bas approche semble-t-il... Nous la faisons sortir sur la galerie donc, le temps de la douche, mais voilà qu'elle se met à miauler sans arrêt, réclamant de façon insistante l'endroit qu'elle avait choisi pour mettre bas. On ne peut tout de même pas laisser dehors une mère sur le point d'accoucher, on lui ouvre donc la porte et elle va s'étendre aussitôt sur sa couverture; tout semble sous contrôle, nous allons donc à la douche. À notre retour, il n'y a pas de doute, elle va mettre bas bientôt, elle souffle fort et a des contractions.

Un premier chaton...
Au diable le lunch, il ne faut pas manquer ça, on s'installe par terre appareil photo en main pour assister à la mise bas. Un premier chaton sort tranquillement, elle se met aussitôt à le lécher pour le laver, elle coupe le cordon et elle avale le placenta. Quinze minutes plus tard, un second chaton se présente, même manège nettoyage en règle, cordon et placenta. Finalement, elle aura 5 chatons, deux de couleur jaune tigré comme la mère et trois noirauds comme leur père. Sur les cinq, un seul est pourvu d'une longue queue comme le père, les autres ayant la queue courte comme la majorité des chats asiatiques. Tous les chatons sont de même grosseur et semblent vigoureux et, bonne nouvelle, le lait coule pour le plus grand bonheur des chatons qui n'ont pas mis longtemps à trouver les tétines! Lisa lèche inlassablement ses petits pour les nettoyer telle une bonne mère. Après un bon moment, elle s'étend de tout son long pour se reposer enfin et laisser les chatons téter tout leur saoul! Bravo Lisa! Évidemment, nous avions répandu la bonne nouvelle dans le «guest house» dès l'arrivée du premier bébé de sorte que notre chambre fut bientôt remplie de gens venus assister à la mise bas!

Repos bien mérité pour maman Lisa
La nuit fut calme, les chatons bien rassasiés ont dormi bien sagement et Lisa a accompagné Réal pour un pipi durant la nuit... Le lendemain, la famille de Poya Lisa nous avait dit qu'elle récupérerait les chatons pour les amener au village. On déménage donc toute la famille mais voilà que sitôt les chatons arrivés à la salle à dîner, Lisa miaule, elle est furieuse et elle s'empare d'un chaton par le cou pour le ramener à notre bungalow. Finalement, on conviendra de garder la petite famille chez nous jusqu'à notre départ, le surlendemain. C'est donc avec grand plaisir que nous avons cohabité avec la famille de Lisa passant beaucoup de temps à admirer et à photographier ces petites boules de poil déjà pleines de vie! Le miracle de la vie venait une nouvelle fois d'opérer! C'est un peu à regret que nous avons donc quitté Poya Lisa, on aurait bien aimé voir courir et s'amuser ces chatons mais voilà, il nous faut retourner sur Bali, notre vol vers Munich nous attend dans quelques jours.
Réal, parrain d'une portée de cinq chatons

Famille des Togean qui pose pour Réal
C'est donc ainsi que se termine notre séjour de 7 mois en Asie : Indonésie, Sri Lanka, Thaïlande et Malaisie, plusieurs kilomètres et 24 vols d'avion plus tard. Nous rentrons en Europe heureux et des souvenirs pleins la tête. Nos appareils photos et vidéos débordent de belles images de lieux et de gens rencontrés. Partout, l'accueil fut chaleureux! Que c'est agréable de voyager dans des pays où les gens sourient et semblent heureux malgré leur peu de richesse. En Asie, pas besoin de se cacher pour prendre des photos, petits et grands nous en réclament et sont toujours très fiers de poser pour nous. Merci l'Asie et au plaisir de se revoir!

Les Îles Banda (Moluques)


21 au 24 mars 2014

Bienvenue aux Îles aux épices! Les Moluques, cet archipel d'îles a en effet fait la fortune des colonisateurs hollandais dès le 16e siècle car ici et nulle part ailleurs poussaient en abondance la muscade et le clou de girofle. À l'époque, les épices valaient de l'or!

Bandaneira vue du bateau

Nous avions choisi d'aller nous poser pour quelques jours aux îles Banda reconnues comme étant l'une des meilleures destinations de plongée de l'Indonésie. Mais, elle se gagnent ces îles! Vraiment pas facile de s'y rendre... à cette époque de l'année, seul un bateau en fait la liaison selon des horaires irréguliers et peu fiables. Finalement, les contraintes liées à l'expiration de nos visas et les horaires capricieux des bateaux ont fait en sorte que nous n'avons pu y séjourner que 4 jours mais nous en avons pleinement profité.

N'ayant pas le temps de pousser très loin notre exploration, nous nous sommes basés à la ville principale, Bandaneira et, à chaque jour, nous avons nolisé un petit bateau de pêche pour aller faire du snorkeling sur des sites différents : partout, des eaux cristallines et une abondante vie sous-marine. Banda a bien livré sa marchandise, elle fut à la hauteur de sa réputation!

Le volcan Gunung Api, face à Bandaneira : petit mais malfaisant !

Fait à souligner, sur la petite île juste en face de notre «guest house» s'élève le Gunung Api, un petit volcan diabolique de 660 m qui, de tout temps, a menacé les Banda. Sa plus récente irruption en 1988 a fait 3 morts et a détruit 300 maisons. Des locaux nous ont raconté avoir entendu et ressenti pendant un mois des explosions avant l'éruption principale qui a littéralement fait sauter la calotte du volcan, provoqué une importante coulée de lave et rempli le ciel de cendres pendant des jours. Tous les habitants avaient évacué l'île car, dit-on, les secousses étaient si nombreuses qu'elles les empêchaient de dormir! La coulée de lave est encore aujourd'hui très visible et, choses remarquable, on note que la vie marine a récupéré beaucoup plus rapidement que la vie terrestre. En effet, au pied de la coulée de lave, on retrouve l'un des plus beaux sites de snorkeling des Banda avec une grande variété de coraux et de poissons alors que sur terre ce n'est que roc noir que la végétation n'a pas encore réussi à recouvrir.

Yogyakarta (Java)

25 février au 2 mars 2014

Danseuses et gamelan au kraton


On dit de l'île de Java que c'est le cœur de l'Indonésie, voilà donc une bonne raison pour y faire une petite visite. D'une part, la capitale, Jakarta, et ses méga-villes font de Java le centre financier et industriel du pays et l'un des endroits les plus densément peuplés au monde... mais ce n'est pas notre tasse de thé, les mégapoles asiatiques, passons à autre chose... L'intérieur de l'île est très fertile, sauvage et verdoyant; il regorge de beautés naturelles mais comme c'est la saison des pluies, ce sera donc pour une autre fois. Ce qui nous a attiré à Java, c'est la région de Yogyakarta, au nord-ouest de l'île, un haut-lieu de tradition et de culture. Considérée comme l'âme du pays, Yogya (pour les intimes) abrite les temples de Borobodur et Prambanan, parmi les plus beaux d'Asie, ça vaut le coup d'aller y voir de plus près!

La résidence du Sultan de Yogyakarta
Avant d'aller visiter les temples, il faut passer saluer le sultan de Yogyakarta, le dernier sultan toujours en poste en Indonésie... ville de tradition disait-on... Le sultan et son épouse vivent toujours au kraton, un vaste ensemble regroupant le palais du sultan et ses pavillons, un musée, des salles de réception et de spectacles, un grand jardin et des bains. Le sultan est vraiment très accueillant... le kraton est ouvert au public et pour un prix d'entrée dérisoire, vous avez droit à une visite guidée (en français de surcroît) et un spectacle de danse accompagné de gamelan. L'ensemble des bâtiments date du 18e siècle et il est un intéressant mélange d'architecture européenne et javanaise.

Un membre de la garde personnelle du Sultan nous montre fièrement son kris
Autre tradition préservée, les désormais âgés mais toujours très fiers gardiens de la garde personnelle du sultan déambulent sur le site dans leur costume traditionnel avec leur kris (dague) bien rangé dans un fourreau calé dans leur ceinture dans leur dos. Le kraton est entouré d'un véritable village fortifié où vivent 25 000 personnes, dont plus de 1 000 sont toujours à l'emploi du sultan.

Yogia, la capitale du batik
Autre tradition encore très vivante à Yogyakarta, c'est le batik qu'on considère d'ailleurs comme un art à Java. Chaque membre de la famille du sultan possède ses propres motifs de batik et chaque événement important (naissance, mariage etc.) est souligné par la création d'un nouveau motif exclusif. Les boutiques de Yogyakarta regorgent bien évidemment de vêtements à motif de batik, plusieurs étant de facture industrielle et de peu de valeur mais il y a aussi de véritables objets d'art, des batiks sur des cotonnades très fines. Toujours réalisé de façon traditionnelle, à la cire, ces vêtements de batik sont très dispendieux et ils sont encore recherchés et portés par l'aristocratie javanaise. De même, les employés des hôtels, des banques, des restos et même les chauffeurs d'autobus portent un uniforme orné de motif de batik, oui la tradition du batik est bien vivante à Yogyakarta!

Marionnettes découpées et peintes à la main dans un atelier du kraton


Presque aussi populaires que le batik, les marionnettes sont les vedettes de spectacles qui durent plusieurs heures, voire toute la nuit. C'est la façon de raconter et de transmettre d'une génération à l'autre les légendes javanaises et hindoues. Des artisans découpent dans de la peau de buffle et peignent près de 300 personnages traditionnels utilisés pour ces spectacles. Des masques de bois joliment peints également font aussi partie de la tradition.

Adji, notre chauffeur de becak




Et quelle est la meilleure façon de visiter Yogyakarta? En becak, bien sûr, cette version javanaise du tuk-tuk, un triporteur à pédales, parfois assisté d'un petit moteur mais la plupart du temps, à force de mollets! Nous vous présentons Adji, notre fidèle chauffeur. Jamais besoin de l'appeler, comme par hasard, il est toujours là quand vous en avez besoin! Et sympathique en plus! C'est la saison des pluies, il n'y a pas de travail dans les rizières alors les gens de la campagne viennent faire un peu d'argent en ville. Et dans une ville où les trottoirs sont inexistants (comme partout d'ailleurs en Indonésie), où vous devez sans cesse marcher dans la rue à travers les motos, les bus et les autos en surveillant les trous et une multitude d'autres obstacles, croyez-nous, un becak, ça vaut son pesant d'or! Et, chose surprenante, dans ce flot incessant de circulation, le becak se faufile lentement, il est respecté, jamais on ne s'est senti en danger ou coincé, il y a de la place pour tous, «la route, ça se partage», ils ont compris ça les indonésiens!

Borobodur

Borobodur, temple bouddhiste du 8e siècle

À une quarantaine de kilomètres de Yogyakarta, s'élève le fameux temple bouddhiste de Borobodur érigé au 8e siècle. Magnifiquement déposé au milieu de champs verdoyants et de palmiers, ce colossal monument a su résister au cours de ses 1 200 ans d'histoire, aux éruptions du volcan voisin, le Merapi, aux bombes terroristes et aux tremblements de terre dont le dernier en liste, celui de 2006. Sitôt terminé vers l'an 850, il a presque été aussitôt abandonné, la dynastie Sailendra décidant de déménager ses pénates dans l'est de Java. Ce n'est qu'au début du 19e siècle que le gouverneur britannique de Java découvrit ce temple et en débuta la restauration. Les hollandais qui ont gouverné ensuite Java ont poursuivi le travail mais c'est entre 1973 et 1983 que l'Unesco a investi 25 millions $ pour rénover complètement le site pour le déclarer ensuite Site du Patrimoine mondial.

L'immense stupa de Borobodur

Construit de 2 millions de blocs de pierre, Borobodur est en fait une immense stupa posée sur un carré de 118 mètres de côté. Aux quatre points cardinaux, des escaliers nous font franchir d'abord les six terrasses carrées puis les trois circulaires avant d'atteindre le sommet du stupa. Vu du ciel, le stupa ressemble à un immense mandala en trois dimensions. C'est une vision bouddhiste du cosmos qui commence dans la vie de tous les jours et qui s'élève en spirale jusqu'au nirvana, le ciel bouddhique.

L'un des 3 680 panneaux sculptés de Borobodur
Quelques 432 statues de Bouddha installées dans des niches ouvertes nous observent alors que 72 autres sont partiellement cachées dans des cloches renversées sur les trois dernières terrasses. Chaque terrasse est ornée de panneaux finement sculptés dont 1460 décrivent la doctrine bouddhiste et 1220 sont purement décoratifs. Pour parcourir toutes ces terrasses et admirer ces tableaux plus que millénaires, nous aurons marché, tel un vrai bouddhiste, dans le sens horaire, 5 km autour du stupa. Imaginez la splendeur lorsque ce gigantesque monument était peint! C'est peut-être un peu exagéré de le comparer à Angkor Wat au Cambodge et à Bagan au Myanmar comme certains le font mais Borobodur est sans contredit le temple indonésien le plus spectaculaire qu'on ait vu!

Prambanan

Les temples hindous de Prambanan

À quelques km de Borobodur, les temples hindouistes de Prambanan sont moins impressionnants que leur voisin mais ils méritent eux aussi une visite. Érigés 50 ans après Borobodur, ils témoignent de l'époque où Java était gouverné au sud par des régents bouddhistes et au nord par les hindouistes.

Prambanan, durement éprouvé par les tremblements de terre
Malheureusement, les temples de Prambanan ont été pillés au cours des siècles et partiellement détruits par les tremblements de terre mais ils ont eux aussi fait l'objet de restauration et ils ont été inscrits au Patrimoine mondial. Plus austères avec leur pierre de couleur foncée et moins finement sculptée, les temples de Prambanan sont toutefois remarquables par leurs flèches qui s'élèvent avec élégance dans le ciel en hommage à Vischnu, Brahma et Shiva, des noms bien connus...